Histoire de Tesla : Chronologie et faits
Pour certains, ils font des jouets fantaisistes pour les riches enfants gâtés. D’autres pensent qu’ils vont sauver le monde. Quoi qu’il en soit, vous avez certainement entendu parler de cette petite entreprise appelée Tesla.
La création de Tesla
Tesla ($TSLA) a été fondée en 2003 par les ingénieurs Martin Eberhard et Marc Tarpenning à San Carlos, en Californie. Elle s’appelait à l’origine Tesla Motors, un nom que la société a changé en 2017.
La société a été nommée d’après l’inventeur du 19e siècle Nikola Tesla, surtout connu pour avoir découvert les propriétés des champs électromagnétiques rotatifs. Ses travaux ont conduit à ce que l’on appelle le « courant alternatif« , la forme de transmission électrique encore utilisée aujourd’hui (il s’opposait au système beaucoup moins efficace appelé « courant continu », privilégié par Thomas Edison). Tesla est historiquement connu pour ses importantes contributions à l’ingénierie et aux sciences électriques, et est devenu au cours des dernières décennies une icône de la culture pop parmi les ingénieurs.
Lors de la création de Tesla, Eberhard en était le PDG et Tarpenning le directeur financier. Ils ont lancé leur entreprise pour développer et produire une voiture entièrement électrique, en partie sur la base de la réaction favorable des marchés tests à la précédente expérience de voiture électrique de General Motor, la EV1. Bien que General Motor n’ait mené ce programme que de 1996 à 1999, produisant une série limitée de voitures qu’elle n’a jamais vendues au public, il a été généralement considéré comme une réussite du point de vue technique.
Eberhard et Tarpenning voulaient s’appuyer sur ce succès.
Bien que Musk soit depuis longtemps le visage de Tesla, il n’a rejoint l’entreprise qu’en 2004. Il a investi 30 millions de dollars dans l’entreprise et est devenu le président de son conseil d’administration.
À l’origine, Eberhard et Tarpenning rêvaient de construire une voiture de sport entièrement électrique. En 2006, ils ont dévoilé le prototype de leur Tesla Roadster, qui est entré en production en 2008.
Avec le Roadster, Tesla a réalisé quelque chose qu’aucune entreprise n’avait jamais fait. Ils ont produit une voiture entièrement électrique avec des spécifications pratiques qui pouvaient sans doute répondre aux besoins des consommateurs. Les expériences précédentes dans ce domaine avaient échoué parce que, entre autres, les entreprises avaient du mal à produire une batterie suffisamment puissante pour maintenir les voitures sur la route et un moteur rentable qui pouvait entrer dans un véhicule grand public et l’accélérer jusqu’à la vitesse de l’autoroute.
Le Roadster a répondu à ces besoins. Le premier modèle produit en 2008 pouvait parcourir près de 250 miles sur une seule batterie, avec une accélération et une vitesse de pointe comparables à celles de nombreuses voitures de sport grand public. Le Roadster utilisait une structure de batterie lithium-ion standard, commune à de nombreux appareils électroniques, et les clients pouvaient recharger la voiture dans une prise murale standard.
Cela n’a cependant pas fait du Roadster un produit de consommation largement viable. À sa sortie, la voiture coûte un peu plus de 100 000 dollars, ce qui exclut la plupart des consommateurs du marché. En outre, la société s’est immédiatement heurtée au problème du temps de charge. Le Roadster original pouvait nécessiter entre 24 et 48 heures pour se recharger sur une prise domestique standard.
Le temps de charge reste l’un des plus gros problèmes de l’adoption généralisée des voitures électriques. Bien que Tesla ait considérablement amélioré sa technologie à cet égard, il faut à ce jour plus d’une heure pour recharger complètement l’un des véhicules de la société, même dans des conditions idéales. Cela les désavantage considérablement par rapport aux minutes qu’il faut pour recharger une voiture à l’essence.
Changement de direction et controverse
En 2008, Tesla a également procédé à d’importants changements au sein de son équipe dirigeante.
En 2007, Eberhard a démissionné de son poste de PDG de Tesla mais est resté membre du conseil consultatif de l’entreprise. Michael Marks, un investisseur de Tesla, lui a d’abord succédé en tant que PDG temporaire. Ze’ev Drori a pris la relève d’Eberhard de façon permanente en novembre.
On attribue souvent à Ze’ev Drori le mérite d’avoir fait passer le Roadster du stade de prototype à celui de produit viable. Lorsqu’il a pris ses fonctions en 2007, le projet avait pris du retard et la plupart des reportages sur Tesla se concentraient sur la capacité de l’entreprise à commercialiser son produit phare et unique.
Cependant, peu de temps avant que l’entreprise ne livre sa première voiture, les cofondateurs Eberhard et Tarpenning ont quitté Tesla. Peu de temps après, en octobre 2008, Musk a pris la direction de l’entreprise et a licencié 25 % du personnel de l’entreprise.
Cette transition ne s’est pas faite sans controverse. Eberhard et Tarpenning ont affirmé avoir été contraints de quitter l’entreprise qu’ils avaient fondée et, en 2009, Eberhard a intenté un procès à Tesla et Musk, notamment pour diffamation et calomnie. Il a affirmé qu’il avait été évincé de l’entreprise et que les retards et les problèmes financiers liés au Roadster avaient été injustement imputés à sa direction. Eberhard a retiré sa plainte plus tard la même année.
La survie et les temps modernes
Malgré le lancement du Roadster, Tesla est confronté en 2009 à d’importants problèmes financiers. L’entreprise disposait de moins de 10 millions de dollars de liquidités, soit potentiellement moins que ce dont elle avait besoin pour livrer les voitures qu’elle avait déjà vendues. En mai de la même année, Daimler AG a acheté une participation de 10 % dans l’entreprise pour 50 millions de dollars. Un prêt ultérieur de 465 millions de dollars accordé par le ministère de l’énergie en juin a donné à la société le fonds de roulement dont elle avait besoin pour survivre. En août de la même année, la société a déménagé vers son siège actuel à Palo Alto.
La société a trouvé une solution plus stable à ses problèmes de capitaux à court terme lorsqu’elle est entrée en bourse en 2010. Introduite au NASDAQ à 17 dollars l’action, Tesla a levé 226 millions de dollars lors de son introduction en bourse.
En 2008, Tesla a également annoncé sa première tentative de réduction du coût de ses produits, avec la berline Model S, vendue au détail pour 76 000 dollars, soit les trois quarts du prix du Roadster. Le visage moderne de Tesla a sans doute commencé en 2011, lorsque l’entreprise a dévoilé le prototype de ce véhicule. Bien qu’il s’agisse toujours d’une berline de luxe, le modèle S était le premier pas de Tesla vers le marché grand public. La voiture est entrée en pleine production en 2012.
La Model S a été un succès critique. Elle a été récompensée par plusieurs publications sur l’automobile et l’environnement et, comme le Roadster avant elle, a établi de nouvelles références sur ce qu’un véhicule électrique pouvait accomplir. Parmi les autres avancées majeures, la Model S avait une autonomie allant jusqu’à 300 miles et un temps de charge réduit. Fin 2012, Tesla a arrêté la production du Roadster pour se concentrer sur sa nouvelle gamme de berlines.
En 2012, Tesla a également ouvert ses premières stations de recharge autoportantes, appelées « Superchargers ». L’entreprise a commencé avec six situées en Californie et, à l’heure actuelle, elle en exploite plus de 1 000 dans le monde. Ces emplacements offraient une recharge gratuite aux propriétaires de Tesla, plus rapide que l’utilisation d’une prise murale commune.
En 2013, l’entreprise a réalisé son premier bénéfice trimestriel, et l’année suivante, elle a annoncé sa Gigafactory dans le Nevada. Il s’agit de l’installation où l’entreprise fabrique les batteries qui alimentent ses appareils et qui est considérée comme cruciale pour l’ensemble de son modèle économique. C’est aussi, en termes de superficie, l’un des plus grands bâtiments du monde.
Tesla a depuis élargi ses ambitions. En 2015, la société a annoncé une nouvelle gamme de produits d’énergie solaire conçus pour alimenter les foyers et les entreprises grâce à des batteries rechargeables. En 2017, Tesla avait changé son nom de « Tesla Motors » à son nom actuel « Tesla, Inc. » pour indiquer que la nouvelle portée de ses produits. Musk, dans plusieurs écrits et déclarations publiques, a déclaré qu’il souhaitait que l’entreprise devienne à terme une solution énergétique dans de nombreux secteurs.
Poursuivant sa poussée vers le marché des consommateurs de masse, Tesla a annoncé en 2016 sa berline Model 3. Il s’agissait de la première voiture de l’entreprise destinée à un marché grand public, avec un prix inférieur à 70 000 dollars. Musk, sans doute, s’est emballé pour la sortie de ce produit et a annoncé que l’entreprise livrerait jusqu’à 200 000 véhicules au second semestre 2017 — quatre fois plus que ce que Tesla a réellement produit. Alors que Musk était connu pour ses déclarations publiques radicales, cette annonce a marqué le début de plusieurs publications en ligne qui lui ont valu, ainsi qu’à l’entreprise, des ennuis.
Difficultés financières et juridiques
Au début de l’année 2018, Tesla a dû faire face à plusieurs difficultés. Des prédictions manquées avaient conduit les investisseurs à se débarrasser des actions de l’entreprise, et au milieu de 2017, elle a perdu plus de 5 % de sa valeur dans un effondrement d’une valeur de 12 milliards de dollars. En janvier 2018, Tesla produisait ses berlines Model 3 à une fraction du rythme qu’elle avait prévu. Sur une période de trois mois, l’entreprise a réussi à terminer et à expédier 2 400 voitures après avoir promis aux consommateurs et aux investisseurs qu’elle pouvait en terminer plus de 5 000 par semaine.
La société a affirmé que bon nombre de ces problèmes provenaient de sa chaîne d’approvisionnement, qui l’obligeait à s’approvisionner en pièces dans le monde entier de manière inefficace plutôt que de construire et d’assembler les voitures en un seul endroit.
Les problèmes de production de Tesla n’étaient rien en comparaison des problèmes juridiques que Musk allait créer plus tard cette année-là sur Twitter. Le 7 août, Musk a annoncé sur Twitter qu’il prévoyait de privatiser la société « à 420 dollars » et qu’il avait obtenu des fonds pour racheter les actions de Tesla. Cela a déclenché une série d’échanges actifs, les investisseurs se précipitant pour s’emparer des actions avant le rachat de la privatisation, faisant grimper le cours de l’action de la société de 10 % avant l’arrêt des échanges.
Tesla n’a pas été privatisée et ne l’a toujours pas été au moment de la rédaction de cet article.
En septembre, la Securities and Exchange Commission (SEC), a accusé Musk de fraude boursière sur la base de son tweet, alléguant qu’il avait publié des informations fausses et trompeuses qui ont fait grimper le cours de l’action de la société. Bien qu’ils aient rejeté la première offre de règlement de la SEC après que M. Musk ait menacé de démissionner de la société, Tesla et M. Musk ont fini par accepter les conditions. Tesla a payé une amende de 20 millions de dollars. Musk a fait de même et a démissionné de son poste de président du conseil d’administration de la société.
Il a été remplacé au poste de directeur par Robyn Denholm, membre du conseil d’administration de l’entreprise, mais reste le PDG.
Le ministère de la Justice a lancé une enquête sur Tesla pour déterminer si l’entreprise a trompé les investisseurs sur ses capacités de production du Model 3. En février 2019, la SEC a déposé une motion pour outrage après que Musk ait publié un tweet concernant les capacités de production de Tesla. Cela a conduit à une modification du règlement initial de Musk et de Tesla, qui exige désormais une surveillance active du compte Twitter de Musk par les avocats de l’entreprise.
L’action Tesla
Pendant un certain temps, 2019 n’avait pas été tendre avec l’action Tesla. Après avoir ouvert à 310,12 dollars le 1er janvier et atteint un sommet de 347,31 dollars, le cours de l’action Tesla a considérablement chuté. Il a atteint un plus bas depuis le début de l’année de 178,97 dollars en juin.
L’année a été, à bien des égards, difficile pour l’entreprise. Elle a perdu plusieurs membres importants de son équipe de direction, notamment son directeur technique JB Straubel, son directeur financier Deepak Ahuja et son directeur juridique Dane Butswinkas. Tesla a commencé 2019 en licenciant 7 % de ses employés et a publiquement envisagé de fermer la plupart de ses concessions et de licencier ses employés de détail en mars.
Cela a conduit à des prévisions contradictoires pour l’action Tesla. Certains analystes pensaient que l’entreprise présentait un ensemble de problèmes culturels, de leadership et techniques qui entraîneront des problèmes plus graves à long terme. D’autres pensent que la chute de l’action reflète une réaction excessive du marché aux nouvelles à court terme, qui a évalué l’entreprise en se basant davantage sur le compte Twitter d’Elon Musk que sur sa valeur réelle.
Mais l’action Tesla a commencé à rebondir au second semestre 2019 après avoir atteint ces points bas. Après avoir passé plusieurs mois au-dessus de 200 $, les rapports sur les bénéfices du troisième trimestre beaucoup plus solides que prévu ont fait bondir le cours de l’action. Le cours de l’action a continué à augmenter pendant le reste de l’année 2019, les choses continuant à bien se passer pour l’entreprise – commandes pour son prochain Cybertruck, procès en diffamation de Musk se terminant en sa faveur – et a clôturé l’année 2019 à plus de 418 dollars par action.
Cet élan s’est encore renforcé en 2020, et à mesure que les rapports d’un autre trimestre massivement rentable sont arrivés, les actions ont bondi à des niveaux sans précédent. Le 4 février, Tesla avait dépassé un prix d’action de 900 $ – plus du double de son prix lorsque l’année a commencé juste un mois auparavant.
